[Traduit de l’anglais]
Le Réseau de Politique Scientifique d’Ottawa (RPSO) est préoccupé par la décision du gouvernement de l’Ontario d’annuler l’Initiative de surveillance des eaux usées (WSI) en Ontario. Cette réduction de 15 millions de dollars par année emploie des chercheurs et offre des rendements importants pour la santé et la sécurité publiques.
L’Initiative de surveillance des eaux usées a été adoptée en janvier 2021, ce qui a donné lieu à une équipe de travaux novateurs et reconnus à l’échelle internationale dirigée par des scientifiques des universités et des instituts de recherche de l’Ontario. L’Ontario est un leader mondial dans ce domaine de la recherche sur les eaux usées; le suivi des répercussions de la COVID-19 sur les collectivités grâce aux eaux usées a contribué à façonner les décisions en matière de politiques publiques et à informer les Ontariens des risques au sein de la population. Ce financement a non seulement fourni les moyens nécessaires pour suivre les niveaux de la COVID-19 au sein de la population, mais a également été élargi au dépistage de la grippe, du VRS et du mpox. Elizabeth Payne, correspondante pour l’Ottawa Citizen, souligne que la surveillance des eaux usées au début du VRS saisonnier a permis d’éviter 295 hospitalisations pédiatriques et 950 visites à l’hôpital, ce qui a permis à l’Ontario d’économiser 3,5 millions de dollars.
À compter du 31 juillet 2024, le gouvernement de l’Ontario n’investira plus dans l’Initiative de surveillance des eaux usées, notamment parce que le gouvernement fédéral élargira son programme par l’entremise de l’Agence de la santé publique du Canada. Cependant, les groupes de recherche et les étudiant.e.s diplômé.e.s qui comptent sur le financement de l’Ontario se trouvent dans une situation précaire, car l’avenir de leur financement demeure incertain.
OSPN se targue d’être le plus récent groupe de politique scientifique à se pencher sur la question de l’exode des cerveaux chez les diplômés canadiens. Nous avons constaté que près des deux tiers des chercheurs diplômés canadiens envisagent de quitter le Canada en raison de meilleures perspectives financières et d’emploi. En réduisant l’Initiative de surveillance des eaux usées, le gouvernement de l’Ontario ne fait qu’aggraver les conditions qui mènent à l’exode des cerveaux. Un sondage mené auprès des 13 groupes universitaires participant à l’Initiative de surveillance des eaux usées a révélé que 9513 chercheurs seraient touchés par cette réduction du programme.
Énumération des 95 chercheurs touchés par la réduction du financement du WSI :
Étudiant.e.s diplômé.e.s – 19
Les post-doctorant.e.s – 9
Technicien.nes de recherche – 41
Associé.e.s de recherche/assistant.e.s – 26
Les impacts directs comprennent les salaires ou les projets de recherche directement financés par cette subvention de recherche, et les impacts indirects comprennent les projets à risque si l’échantillonnage des eaux usées est arrêté. 12 étudiant.e.s diplômé.e.s seraient directement touchés par cette réduction. Les projets pour lesquels les étudiant.e.s paient des frais de scolarité considérables seraient supprimés, ce qui mettrait leur réussite scolaire en péril et compromettrait leur situation financière.
Nous demandons au gouvernement de l’Ontario de modifier sa décision de réduire l’Initiative de surveillance des eaux usées et de fournir le financement pour permettre la poursuite de ces projets de recherche cruciaux.
[réimprimé avec la permission du RPSO]