Hier soir, les scientifiques ont commencé à entendre des avertissements cryptiques et prémonitoires de la part de leurs collègues : « Allez sur le site du CDC et téléchargez vos données maintenant. Ils se disaient tous la même chose : les données sur le site étaient sur le point de disparaître, ou d’être modifiées, pour respecter la tentative continue de l’administration Trump de supprimer toute mention du genre, de la DEI et de l’accessibilité dans les agences fédérales. « Je suis resté debout jusqu’à 2 h du matin », m’a dit Angela Rasmussen, virologue au Vaccine and Infectious Disease Organization de l’Université de la Saskatchewan qui s’appuie sur les données des CDC pour suivre les éclosions virales. Elle a archivé tout ce qu’elle pouvait.

Ce qu’ils craignaient s’est vite réalisé. Le contenu du Système de surveillance des comportements à risque des jeunes du CDC, qui comprend les données d’une enquête nationale, a déjà disparu; ainsi que certaines parties de l’indice de vulnérabilité sociale et de l’indice de justice environnementale de l’Agence pour le registre des substances toxiques et des maladies. La page d’accueil du CDC pour les données sur le VIH a également disparu. Et l’outil AtlasPlus de l’agence, qui contient près de 20 ans de données de surveillance des CDC sur le VIH, l’hépatite, les infections sexuellement transmissibles et la tuberculose, est en panne. Plusieurs scientifiques avec qui j’ai parlé m’ont dit qu’ils avaient entendu directement de leurs contacts au CDC que l’agence avait ordonné aux employés de supprimer toute mention du « sexe » de son site et des données qu’elle y partage, en les remplaçant par « sexe ».